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DATA Mythes / Atelier de médiation aux données, en partenariat avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Compte rendu du 4ème atelier « Data Mythes », 29 Juin 2018

Notre série d’ateliers de médiation aux données touche à sa fin avec un quatrième atelier « DATA Mythes ». Cet atelier, réalisé en partenariat avec Datactivist, s’est tenu au local du collectif Vélos en ville avec pour thématique « Pratiquer le vélo à Marseille, mythes et réalités ».

L’idée initiale de cet atelier était d’analyser et de faire parler des jeux de données autour d’une thématique choisie car sujette à controverse afin de répondre aux questionnements des participants et de valider ou de démentir des idées reçues et légendes urbaines attachées à cette thématique. Nous savions que de nombreuses légendes urbaines gravitent autour de la pratique du vélo à Marseille et c’est donc cette thématique qui a été retenue. En définitive, les objectifs de l’atelier étaient donc de casser (ou valider) des mythes sur le vélo à Marseille, de découvrir une méthode générique pour trouver et utiliser des données ouvertes mais aussi de pointer les limites des données disponibles par rapport aux questions exprimées par les participant(e)s.
 

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L’équipe du Donut a reçu ce jour un groupe d’une vingtaine de personnes constitué de trois membres du Donut, quatre membres de Datactivist ainsi que des membres du collectif Vélos en ville et des personnes intéressées par ces deux thématiques que sont la data et le vélo. Nous comptons dans le groupe des profils assez hétérogènes bien que déjà aguerris en matière de questions numériques et informatiques pour la plupart.

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Avant de débuter Olivier anime une petite présentation habituelle concernant la data et plus particulièrement l’open data afin de mettre tous les participants sur un même pied de connaissances de bases. Nous enchaînons ensuite par un tour de table où chacun se présente et illustre son niveau de connaissances concernant la data à l’aide d’un prisme. Puis c’est au tour de Datactivist d’animer une petite présentation de l’atelier en énonçant ses objectifs et son déroulé qui suit la méthodologie de la Data Pipeline (https://datactivist.coop/datamythes/#1) développée par School of Data. Cette dernière est une méthodologie générique pour la découverte et l’usage de données ouvertes en sept étapes qui, selon les projets, prennent une importance plus ou moins grande.

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Nous échangeons sur l’actualité autour de la data et de la pratique du vélo et nous commençons à lister tous les mythes et idées reçues liées à la pratique du vélo à Marseille. Nous constatons alors que l’on peut distinguer trois grandes thématiques regroupant toutes ces idées reçues : les contraintes naturelles, la dangerosité, l’équipement insuffisant. Trois groupes se forment alors afin de traiter d’une thématique chacun et d’identifier quelles sources de données seront adaptées et capables de répondre aux questionnements induits par chaque thématique.

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Résultats

 

Les contraintes naturelles 

 

Le groupe avec pour thématique « Les contraintes naturelles » a choisi de comparer Strasbourg et Lyon avec Marseille en faisant des recherches météorologiques et des recherches topographiques (dénivelé etc.) des trois villes, en simulant un trajet qui traverse la ville (ici de l’Hôtel de ville au centre de la ville au Stade plutôt en périphérie de la ville), tout en tenant compte de la superficie des villes (la superficie de Marseille étant trois à cinq fois supérieure à Strasbourg et Lyon).
Le groupe a choisi des villes françaises plutôt qu’étrangères pour obtenir des données uniformes plus facilement.

 

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La dangerosité

Le groupe avec pour thématique « La dangerosité » a utilisé principalement les données du Ministère de l’Intérieur sur le site Data.gouv (les hôpitaux et assureurs ayant aussi leurs données mais qui n’ont pas forcément été ouvertes). Le groupe a d’abord cherché à connaître le nombre d’accident qui impliquaient des vélos : 688 sur 32000 accidents en 8 ans c’est-à-dire 2,15% sur une cohorte d’environ 13000 cyclistes sur Marseille.


Le groupe a ensuite comparé Marseille avec Paris en comparant leurs parts modales respectives (trajet domicile-travail) afin de voir s’il est plus dangereux de pratiquer le vélo à Marseille qu’ailleurs. Il en est ressorti que pour une part modale de 4,2% à Marseille et 1,5% à Paris, il y avait 9,67% d’accidents impliquant des vélos à Paris pour 2,14% à Marseille.

Le groupe a pu faire d’autres observations qui cassent le mythe « trop dangereux de faire du vélo à Marseille » :

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-En 10 ans la circulation du vélo a augmenté (plus de 400% pour les zones qui ont été réaménagées et plus de 100% sur les autres zones) alors que nombre d’accidents est stable depuis des années. 
-L’accidentologie cycliste/piéton reste très similaire (alors que la superficie de l’aire piétonne est largement supérieure à la superficie des pistes cyclables). 
-Il y a plus d’accidents hors agglomération, c’est plus dans le cyclotourisme (fréquence et gravité des accidents) qu’il y a des accidents (vitesse supérieure) que dans le vélo en ville. 

Il aurait été intéressant d’étudier plus profondément les causes de dangers (états des routes, responsabilités etc.) et le nombre de déplacements et de kilomètres parcourus mais nous ne disposions pas suffisamment de temps pour faire des croisements avec d’autres bases de données plus détaillées.

L’équipement insuffisant

Le groupe avec pour thématique « L’équipement insuffisant » a quant à lui récupéré les données des aménagements sur OpenStreetMap afin de calculer les distances des pistes cyclables de chaque ville. Bien que la superficie de la ville ait une influence certaine, il est apparu que Marseille dispose de pistes cyclables un peu plus longues que celles de la majorité des autres villes.

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Cependant, les données d’OpenStreetMap concernant les pistes cyclables sont sujettes à différents types de controverses car toutes les pistes cyclables n’ont pas la même réalité matérielle. Il y a en effet un problème de données sur le sens de "qu’est-ce qu’une piste cyclable" et il aurait fallu rentrer plus en détails dans les données autour du type de piste cyclable avant d’apporter une déduction quelconque.

 


Présentation, sources et données utilisées pendant l’atelier :

frama.link/ateliervelo